- apoco
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⇒APOCO, subst. masc.Vx, inus. Homme de peu d'esprit, niais. Parler comme un apoco, traiter qqn d'apoco :• Si j'eusse été M. de Villèle, avec un collègue tel que moi, j'aurais dormi sur les deux oreilles; un pareil apoco n'était bon qu'à faire des affaires, et à jouer au corbillon dans l'intervalle. C'est bien niais n'est-ce-pas? bien pauvre, n'est-ce-pas? bien stupide, n'est-ce-pas?CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 301.Rem. Attesté ds la plupart des dict. du XIXe s., qui signalent le mot comme ,,vieilli`` et ,,inusité``.PRONONC. ET ORTH. — Dernière transcription ds DG : à-pò-ko'. LAND. 1834 note une durée sur les 2e et 3e syllabes du mot. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. précisent que le plur. est inv. : des apoco.ÉTYMOL. ET HIST. — Av. 1731 terme de mépris « de peu de valeur, malhabile » (LA MOTTE [1672-1731] ds Trév. 1752 : Tandis que mon moqueur par son critique écho, Traitoit ainsi nos chantres d'a-poco, Fort bien, dit l'un d'entr'eux, parlant pour tous les autres, Nos chants sont imparfaits, mais montrez-nous des vôtres).Empr. à la loc. ital. da poco « de peu » devenu adj. inv. dappoco « de peu de valeur, privé de dons intellectuels ou moraux, mesquin, inepte » dep. av. 1375 (Boccaccio [1313-1375] 19, 5 ds BATT. t. 4) puis subst. masc. dappoco « bon à rien, incapable, peureux » dep. 1527 (Machiavelli [1469-1527] 74, ibid.). La loc. est selon BATT. antérieure à l'adj. dappoco bien que TOMM.-BELL. 1929 ne la date que de 1493 (Bellinc. son. 266); le fr. ne connaissant pas la prép. da, on doit pour expliquer le passage da poco à d'apoco supposer les étapes suivantes : 1° traiter qqn de dapoco; 2° (ds la lang. parlée) traiter qqn d'dapoco; 3° haplologie et fausse coupure; traiter qqn d'apoco.BBG. — Canada 1930. — PAMART (P.). Mots de Chateaubriand. Vie Lang. 1969, n° 211, p. 574.
Encyclopédie Universelle. 2012.